poilus FDA de bronze
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Posté le: Mar 31 Oct 2006, 23h32 Sujet du message: |
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Les premières suspicions de satanisme envers cet animal ont débuté à la fin du 12e siècle. Vers 1230, Guillaume d’Auvergne, évêque de Paris, a cristallisé ces craintes en mettant formellement en garde la population : Lucifer peut apparaître sous les traits d’un chat ou d’un crapaud.
Cela en est fait du chat que l’on commence maintenant à regarder d’un œil accusateur. A partir de ce moment, il ne fait pas bon d’être vu avec un chat, d’autant plus s’il est noir !
Puis, en 1233, une bulle du pape Grégoire IX déclare que le démon lui-même descend au milieu de ses fidèles sous la forme d’un énorme chat noir. A preuve, ces yeux qui brillent dans la nuit et les chocs que l’on prend parfois au contact de sa fourrure.
Rencontrer un chat noir la nuit est tout a fait semblable à croiser le diable en personne. Ses dents sont toxiques, sa chair empoisonnée et ses poils mortels si vous en avalez quelques-uns. Évitez de croiser un chat noir lors de funérailles car cela signifie la mort imminente d’un des membres du cortège.
Selon une légende, quand Dieu créa le chat, le Diable en réclama la tête qui depuis lui appartient. Le chat passe donc pour le suppôt du diable et on prétend même qu'il porte un cheveu de Satan dans sa queue…
Ainsi, toute personne à cette époque risque le bûcher à moins que le chat n’ait une petite touffe de poils blancs appelée la marque de l’ange ou le doigt de dieu.
Pour la majorité des inquisiteurs, les chats noirs sont associés à la sorcellerie car le diable ou la sorcière peut se réincarner jusqu’à neuf fois dans un chat. De là, les neuf vies du chat.
Lorsqu’un sorcier se poste à un carrefour pour faire affaires avec le diable, ce dernier lui envoyait un chat noir. Celui-ci, entièrement au service du sorcier, avait pour mission de l'enrichir, à la condition expresse d'être toujours bien traité et cajolé, sans quoi Satan retournerait sa colère sur le sorcier. Quant aux sorcières, elles se changeaient en chatte puis s'endormaient sur le cou des enfants pour les étouffer. Légende qui dure encore aujourd’hui !
Sans oublier que la graisse du chat permettait à la sorcière de s’envoler sur son balai et que manger la cervelle d’un chat permettait de devenir invisible.
Souper du diable en Écosse : embrocher des chats noirs vivants et les faire rôtir pendant deux jours. Les miaulements provoquaient le diable qui exauçait tous les désirs.
Il faut aussi couper la queue du chat qui est maléfique et possédée lorsqu’elle bouge pour l’empêcher de devenir un sorcier.
Il faut couper les oreilles du chat pour l’empêcher d’aller au sabbat. Ainsi, il n’aurait plus la tentation d’étrangler au bout de quatre ans, son maître dans son sommeil.
Des milliers de femmes innocentes et sans doute des centaines de milliers de chats furent sacrifiés à cause de leur association; la religion catholique réprouvant ce lien jugé comme païen. Dans de nombreuses villes d’Europe, souvent en période de Carême, des bûchers étaient organisés pour y sacrifier des centaines de chats.
Les malheureux chats étaient suspendus par la foule en haut d’un mât, sur le bûcher ou jetés dans des paniers d’osier au milieu du brasier. Quand le rituel était terminé, chacun prenait une poignée de cendre pour la répandre dans sa maison et dans les champs, afin de se préserver de la disette et des épidémies.
De véritables massacres se sont produits pendant des siècles et en particulier entre 1480 et 1520 à cause de l'Inquisition et du pape Innocent VIII qui dans sa bulle de 1484, encouragea les sacrifices de chats à l'occasion de fêtes populaires! Lors des solstices d’été, en particulier à la Saint-Jean et l’automne (vers le 31 octobre) étaient propices à ces sacrifices.
On allumait un bûcher circulaire, les chats étaient au centre avec, pour seul refuge, un arbre planté au milieu... Dès que les flammes les gagnaient, ils grimpaient dans l'arbre en masse pour retomber dans le brasier.
Même les enfants participaient aux fêtes en se promenant avec un chat fixé au bout d'une perche de bois de manière 'à bien faire griller le chat'! Et quand il ne s'agissait pas de sorcellerie, on les brûlait sous prétexte de favoriser les récoltes ou éloigner les épidémies... Enterrer un chat vivant dans un champ faisait mourir la mauvaise herbe et s’il était enterré au pied d’un arbre mort, celui-ci reprenait vie.
L’effet inverse pouvait aussi être obtenu : orge, froment et avoine mélangés ensemble dans la peau d’un chat noir que l’on plaçait pendant trois jours dans une fontaine, puis que l’on séchait et permettait d’obtenir une poudre terrible et jeté du haut d’une montagne, rendait la terre stérile !
Vous comprendrez qu’avec toutes ces superstitions, les pauvres matous ont eu la vie passablement difficile ! Une deuxième vague de chasse aux chats a eu lieu de 1560 à 1650 lorsqu’on accusa des femmes de se transformer en chatte pour tenir le sabbat. Ces procès se finissaient toujours par la mort des accusées mais également des pauvres animaux. Ces derniers étaient jugés comme des personnes. Les dernières « sorcières » ont été brûlées, l’une en Suisse Protestante en 1782, et une autre dans la Pologne Catholique en 1793.
En Belgique, le sinistre « Kattestoët » ou « jets de chats » s’est poursuivi jusqu’en 1817. Le bourreau jetait du haut de la tour trois chats vivants. Si l’un des chats survivait à la chute, il était poursuivi par la foule hystérique jusqu’à ce que mort s’ensuive.
C’est ainsi qu’avec le temps, les chats noirs sont devenus de plus en plus rares et même aujourd’hui, les chats domestiques totalement noirs sont assez rares. Pourtant, il semblerait que les vraies sorcières préféraient les chats tabby au chat noir. Question peut-être, justement d’échapper au soupçon.
Heureusement, au début de la renaissance, le chat fut réhabilité et retrouva ses lettres de noblesse tout comme à l’époque de l’Antiquité où ses talents d’exterminateurs de vermines étaient vénérés. On sait aussi que malgré tous ces milliers de chats torturés et brûlés au Moyen Âge, il en resta suffisamment pour venir à bout des rats porteurs de la peste. Encore heureux qu’ils n’aient pas tous été mis au bûcher!
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